La piscine naturelle a vu le jour en Allemagne et en Autriche il y a plus de 20 ans. Des écologistes avant-gardistes souhaitaient se baigner dans une eau préservée de la corrosivité des produits chimiques : ils ont donc eu l’idée de construire une piscine naturelle. En France, cette vague est apparue plus tard et connaît aujourd’hui un véritable engouement. Découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur les piscines naturelles !
1. Qu’est-ce qu’une piscine naturelle ?
Une piscine naturelle, ou piscine biologique, donne le sentiment de se baigner dans un étang naturel parmi la végétation. Elle reproduit un écosystème en utilisant les propriétés des plantes et des bactéries pour garantir une eau toujours claire et limpide. Elle n’utilise aucun produit chimique, contrairement aux piscines classiques.
L’écosystème se divise en trois parties distinctes : la zone de baignade, de filtration et de régénération.
La zone de baignade
Cette partie est l’endroit où vous pouvez vous baigner. Il s’agit du bassin de natation. La zone est équipée d’un filtre à sable, d’une écumoire, d’un filtre UV et d’un compartiment de sédimentation.
La zone de filtration
Cette partie du bassin accueille les plantes épuratrices et oxygénantes qui vont naturellement assainir et filtrer l’eau. On appelle ça le lagunage : c’est un système naturel d’épuration effectué par des micro-organismes, des plantes aquatiques et des algues. La zone est généralement peu profonde.
Des petits animaux peuvent également y élire domicile : grenouilles, crevettes ou petits poissons. Ils transformeront les matières organiques en substances nutritives pour les plantes.
La zone de régénération
Cet espace est facultatif. Il peut accueillir une cascade ou une chute pour aérer le bassin et oxygéner l’eau.
Ces 3 zones garantissent la qualité de l’eau du bassin de natation. La circulation de l’eau entre les différentes zones est assurée par une pompe.
L’eau passe dans la zone de baignade puis dans une colonne de décantation dans laquelle se déposent les particules organiques lourdes. Les particules fines (azote, nitrate, oligo-éléments…) remontent vers les racines des végétaux plantés dans le bassin de filtration. L’eau arrive ensuite dans le bassin de régénération (aussi appelé « lagunage » et garni de galets), peu profond, qui termine le traitement et réchauffe naturellement l’eau.
2. Comment préserver l’équilibre de l’écosystème d’une piscine naturelle ?
Au moment de la construction de la piscine naturelle, il faut avoir en tête que la surface de lagunage doit être égale à la surface de baignade pour préserver l’équilibre de l’écosystème. La zone de végétation est le poumon de la piscine.
Pour s’assurer de la bonne filtration de la piscine naturelle, il faut choisir des plantes aquatiques efficaces comme la jacinthe d’eau, le roseau, l’iris des marais, la callitriche et la myriophylle.
L’hiver, la pompe reste en fonctionnement pour assurer un mouvement d’eau et une oxygénation constante du bassin. Il faut simplement couper les végétaux à une vingtaine de centimètres du niveau de l’eau pour éviter que le feuillage sec ne se désagrège dans l’eau.
3. Les piscines naturelles sont-elles toujours vertes ?
Comme pour les piscines traditionnelles, le bassin de baignade est recouvert d’un liner pour s’assurer d’une parfaite étanchéité. On peut donc en choisir librement la couleur. Le vert est majoritairement choisi en écho aux couleurs de l’environnement naturel.
4. Quel entretien pour une piscine naturelle ?
Une piscine naturelle nécessite moins d’entretien qu’une piscine classique.
Aucun produit chimique n’est nécessaire pour désinfecter l’eau : l’eau est filtrée et épurée grâce à l’écosystème mis en place. Cet écosystème va attirer des petits animaux (poissons, grenouilles, tritons) qui vont aussi assurer l’épuration du bassin en se nourrissant de micro-algues et de petits insectes.
Chaque semaine, vous devrez nettoyer le fond du bassin, vider les skimmers et aspirer les algues sur les galets. Certains robots de piscine sont adaptés aux piscines naturelles.
Il vous faudra tailler les plantes en automne et protéger le bassin de la chute des feuilles. Pour cela, n’hésitez pas à installer un filet protecteur durant l’automne. En hiver, videz les tuyaux de filtration pour les protéger du gel.
5. Combien coûte la construction d’une piscine naturelle ?
Le prix d’une piscine naturelle est plus élevé que celui d’une piscine classique. Il faut compter entre 20 000 et 60 000€ pour faire une piscine naturelle.
En général, une piscine écologique est 2 fois plus grande qu’une piscine traditionnelle, car le bassin de filtration doit avoir une taille équivalente au bassin de baignade. Ainsi, même si vous choisissez de construire une petite piscine naturelle, elle vous coûtera aussi cher qu’un grand bassin.
6. Quels sont les grands avantages d’une piscine naturelle ?
Disposer d’une piscine naturelle dans votre jardin vous offre bon nombre de bénéfices. Par exemple :
- une eau filtrée sans traitement chimique
- aucun risque d’allergie, de mycose ou d’yeux rouges
- une piscine esthétique, qui se fond parfaitement dans votre jardin
- un entretien simple et peu coûteux
7. Quels sont les inconvénients de la piscine naturelle ?
Les piscines naturelles ont aussi leurs inconvénients. Par exemple, le fond des bassins est généralement glissant, du fait de l’écosystème. La température de l’eau est également plus fraîche. Une eau trop chaude (au-dessus de 24°C) perturberait l’écosystème en place et encouragerait la prolifération des bactéries.
D’un point de vue financier, en plus de coûter cher à la construction, la piscine naturelle est onéreuse toute l’année. Il faut compter environ 40 m3 par an pour renouveler l’eau d’une piscine de 100 m². La consommation électrique est également importante car la pompe fonctionne en continu.