Matériaux biosourcés en construction : pourquoi les utiliser ?

Mis en avant par la RE 2020, les matériaux biosourcés sont recommandés dans les nouvelles constructions. Ces écomatériaux permettent de construire des maisons respectueuses de l’environnement, avec une pollution moindre. On vous présente ce qu’est un matériau biosourcé et ses multiples avantages.

Matériaux biosourcés : définition

Un matériau biosourcé est un matériau issu du vivant, soit végétal (bois, chanvre…), soit animal (laine de mouton). Il est utilisé comme matière première pour la construction et la décoration de bâtiments.

Pour qu’un matériau de construction soit considéré comme biosourcé, il doit être composé d’un certain pourcentage de matière biosourcée. En général, il est utilisé comme isolant ou pour composer des mortiers, du béton ou des panneaux.

Le label Bâtiment biosourcé

Le label Bâtiment biosourcé a été créé en 2012 pour mettre en valeur les bâtiments composés d’écomatériaux.

Le label informe de la masse totale de matériaux biosourcés par mètre carré de surface de plancher. Il comprend 3 niveaux :

  • le premier niveau demande l’utilisation de 2 matériaux biosourcés de la même famille ou non, avec des fonctions différentes (isolation, structure, revêtement de sol, etc) ;
  • le deuxième et le 3ème niveau requièrent la mise en œuvre de 2 familles d’écomatériaux.

Il faut également respecter une quantité minimale de matériau biosourcé incorporé dans le bâtiment pour atteindre les différents niveaux. Le nombre de kg / m² dépend de l’usage du bâtiment : maison individuelle, industrie, bâtiment collectif, commerce, bâtiment agricole, etc.

Pourquoi utiliser des matériaux biosourcés ?

L’impact du secteur du BTP sur l’environnement est considérable. Il est de plus en plus nécessaire de bien choisir les matières premières utilisées, afin de réduire cet impact voire de créer des bâtiments passifs ou positifs.

De plus, la construction biosourcée présente des avantages conséquents :

  • les matériaux biosourcés sont aussi qualitatifs que les matériaux classiques ;
  • leur utilisation ne change pas la façon de travailler des artisans ;
  • la biomasse végétale et animale est renouvelable ou issue du recyclage ;
  • les matériaux captent le CO2 de l’atmosphère et contribuent à diminuer les émissions de gaz à effet de serre ;
  • ils régulent parfaitement les variations de température et d’humidité, ce qui procure un grand confort thermique et des économies d’énergie ;
  • ils ont d’excellentes propriétés acoustiques ;
  • ils subissent moins de traitements chimiques ;
  • ils offrent une grande qualité d’air intérieur.

Matériaux biosourcés : exemples

Voici une liste de matériaux biosourcés pour vous aider à comprendre quels sont les matériaux à utiliser pour un habitat écologique.

Le bois

Le plus connu de tous est évidemment le bois ! Matériau biosourcé par excellence, il offre d’excellente performances thermiques et acoustiques aux maisons. Son avantage est qu’on peut l’utiliser partout : charpente, plancher, murs, isolation, décoration… C’est un matériau écologique multifonction et très pratique.

Le chanvre

Parmi les isolants biosourcés, le chanvre est en bonne position. La plante possède de belles performances acoustiques et thermiques, ainsi qu’une excellente régulation de l’humidité. Elle résiste également au feu. Le chanvre est utilisé pour l’isolation des murs, des combles ou des rampants de toiture. Mélangé à la chaux, le chanvre crée un béton pour construire des murs porteurs.

La laine de mouton

D’origine animale, la laine de mouton remplace peu à peu les laines minérales pour l’isolation des maisons. Elle est transformée en panneau d’isolation semi-rigide. Veillez toutefois à ce qu’elle ne subisse pas trop de traitements chimiques, au risque de diminuer son intérêt écologique.

Le liège

Il est réalisé à partir de chêne-liège ou de bouchons recyclés. Comme le bois, il offre une excellente isolation thermique et acoustique, en plus d’être imputrescible. Il n’a donc à subir aucun traitement chimique ! Le liège est particulièrement utilisé pour l’isolation des planchers.

La ouate de cellulose

Ce matériau est fabriqué à partir de journaux recyclés. La ouate de cellulose possède de fortes propriétés isolantes, on l’utilise donc beaucoup en panneaux ou en vrac pour isoler les bâtiments. Son rapport qualité/prix est très attractif pour les artisans. Toutefois, elle doit subir un traitement chimique pour résister aux incendies.

La paille

La paille est un écomatériau particulièrement économique, qui s’installe facilement sans nécessiter de traitement. Elle est recouverte d’un enduit de terre crue et de chaux pour résister aux incendies. On l’utilise beaucoup comme revêtement de façade, mais aussi en isolation intérieure ou extérieure.

Le textile recyclé

Ce matériau biosourcé est conçu à partir de vêtements défibrés, mélangés et thermoliés. Le textile recyclé est idéal pour l’isolation des murs, des rampants de toiture et des combles.

Les risques liés aux matériaux biosourcés

Le comportement au feu

Le risque principal de l’utilisation des matériaux biosourcés provient de leur comportement au feu. Certains éco-matériaux sont particulièrement sensibles au risque incendie. Ils doivent alors subir un traitement chimique ou intégrer un écran coupe-feu pour répondre aux exigences de la réglementation incendie.

Les nuisibles

En ce qui concerne les insectes nuisibles, il faut différencier les matériaux d’origine végétale et animale. Les écomatériaux végétaux ne contiennent pas de matière susceptible d’attirer les insectes. En revanche, la laine de mouton peut attirer les mites.

Pour les rongeurs, le problème ne tient pas tant au matériau qu’au système constructif. L’accès aux rongeurs au sein des parois doit être limité lors de la construction, par exemple avec des grilles anti-rongeurs.

Le traitement chimique

Certains matériaux biosourcés font l’objet de traitements chimiques pour être utilisables en construction. Leur composition peut intégrer des additifs chimiques, notamment pour résister aux moisissures, aux insectes ou au feu.

On pense notamment au bois, qui doit absolument être traité contre les insectes xylophages. C’est le cas également de la laine de mouton, qui est parfois tellement traitée qu’elle perd de son intérêt écologique.

L’assurance décennale

Peu importe le matériau utilisé, l’assurance décennale est obligatoire. Toutefois, l’utilisation de matériaux biosourcés doit entrer dans la clause “technique courante” du contrat, pour être couverte. En cas de doute, le constructeur ne doit pas hésiter à demander une confirmation écrite à l’assureur.

Si les techniques de mise en œuvre des matériaux biosourcés entrent dans la clause “technique non courante”, il faudra alors souscrire une extension d’assurance et régler une surprime.

Formica : le come-back du matériau rétro

Longtemps oublié, le Formica revient en force depuis plusieurs années, notamment dans les brocantes. Ce célèbre matériau était présent dans toutes les cuisines des années 30, jusqu’aux années 80 ! Aujourd’hui, on le retrouve dans nos intérieurs contemporains, pour une touche rétro et vintage.

Le Formica, qu’est-ce que c’est ?

Cela fait 100 ans que le Formica existe ! Créé en 1912 aux États-Unis par le groupe Formica, il s’agit d’un stratifié haute pression. C’est un assemblage de feuilles de papier kraft imprégnées de résine thermorésistante (mélamine). Des couleurs et des décors sont appliqués par la suite sur le stratifié. A l’origine un isolant électrique, le Formica fait un carton dans le secteur de l’ameublement.

C’est dans les années 30 que les meubles en Formica se développent en France : leurs couleurs modernes, leur facilité d’entretien et leur faible coût les rendent indispensables dans chaque foyer ! C’est dans la cuisine que le Formica séduit le plus, grâce à ses propriétés thermorésistantes.

Malheureusement, sa popularité décline dans les années 70, jusqu’à devenir carrément ringard dans les années 80. Depuis quelques années, avec l’engouement pour les meubles vintage, le Formica fait un incroyable come-back dans les maisons !

Les avantages du Formica

Apprécié pour sa modernité face au bois dans les années 30, aujourd’hui, on ne peut pas dire du Formica qu’il est moderne. Heureusement, il a d’autres atouts à faire valoir :

  • il existe dans une large palette de couleurs, de motifs et d’effets bois ;
  • il crée une ambiance déco vintage et rétro ;
  • on en trouve dans toutes les brocantes ;
  • il est facilement customisable ;
  • il est extrêmement résistant (chaleur, taches, eau, rayures, produits chimiques…) ;
  • il se nettoie facilement ;
  • il est économique sur le long terme.

Comment l’intégrer à sa déco ?

Légèrement kitch mais attachant et acidulé, le Formica s’installe dans tous types d’intérieurs. On adore les chaises, les tables ou encore les buffets en Formica, mais on évite les total looks comme on en trouvait dans les années 30.

Le Formica par petites touches, c’est exactement ce qu’il faut. Pourquoi pas un tabouret en Formica dans votre salon ? Et une table dans votre cuisine ? Ou une commode dans votre chambre ? Un seul meuble en Formica sera mis en valeur, alors qu’une accumulation risquerait de faire too much.

Vous aimez les ambiances rétro, type café des sixties ? Sortez les tables en formica jaunes, rouges ou encore bleues ! N’oubliez pas les chaises ou les banquettes assorties, mais attention de ne pas aller trop loin.

Le Formica peut également servir à rehausser d’autres éléments, dans un effet mix & match. Par exemple, assembler des chaises en Formica vintage avec une table en verre résolument moderne !

Aujourd’hui, on trouve également des objets déco en Formica. Lampes, horloges, vases… à vous de trouver LA pépite qui marquera les esprits.

Comment rénover du Formica ?

Le problème des meubles en Formica, c’est que la majorité des pièces sont vintages. Les plus vieilles approchent le siècle ! Même si vous avez réussi à récupérer quelques éléments chez vos grands-parents, une rénovation risque de s’imposer pour donner une nouvelle vie à vos meubles vintage.

Comment nettoyer le Formica ?

Comme on l’a vu, le Formica a l’avantage d’être particulièrement robuste. Avec un peu de chance, vos meubles n’ont ni rayures, ni fissures. En revanche, ils peuvent jaunir ou être tachés avec le temps.

Dans ce cas, voici une petite recette pour nettoyer vos meubles : 2 cuillères à soupe d’alcool ménager, 2 cuillères à soupe d’eau. Avec un chiffon, nettoyez délicatement votre meuble. Surtout, évitez les produits abrasifs !

Pour un entretien quotidien, un nettoyant à vitres sera idéal.

Comment peindre du Formica ?

Si vos pièces sont abîmées ou si vous voulez tout simplement en changer la couleur, vous pouvez complètement peindre du Formica ! Utilisez une peinture acrylique ou une peinture glycéro satinée, brillante ou mate.

Avant toute chose, nettoyez le meuble. Ensuite, poncez légèrement la surface pour ôter la partie plastifiée. Dépoussiérez et rincez avant d’appliquer une sous-couche. Pour une peinture acrylique, il vous faudra une sous-couche à base d’eau. Pour une peinture glycéro, la sous-couche devra être à base de solvant.

Utilisez un pinceau ou un rouleau selon la taille de votre meuble. Laissez sécher la sous-couche avant d’appliquer la première couche de peinture. Nous vous recommandons une seconde couche pour une meilleure finition.

Customiser du Formica

Pour personnaliser vos meubles en Formica, vous pouvez aller encore plus loin ! Par exemple, en faisant des motifs avec de la peinture ou en posant du papier peint, du papier adhésif ou des stickers.

Pour les motifs, le procédé est le même que pour peindre un meuble en Formica. Il vous suffit simplement d’ajouter des rubans de masquage pour créer les motifs que vous souhaitez : triangles, rayures, pois, etc. Vous conserverez ainsi une partie du meuble d’origine, et l’autre partie sera customisée !

Si vous êtes adepte de papier peint, il se pose facilement avec de la colle en bombe. N’oubliez pas de le vernir par la suite. Le papier adhésif et les stickers vous offrent de multiples possibilités pour personnaliser votre meuble en formica à moindre coût.